Edyr Augusto prend la température à vif de Belém de Para, ville portuaire située à l’estuaire de l’Amazone et dont le seulnom, « Bethléem » en portugais, résonne de façon tragique. Lorsque le coiffeur mondain Johnny Lee est retrouvé mort dans son lit, les yeux ouverts et le nez plein de poudre, tout indique qu’il a succombé à une banaleoverdose. Mais Gilberto Castro, en flic modèle, rationnel, diplômé, se méfie des apparences. Mieux que quiconque, lui qui s’imbibe à jours fixes dans les rades du Port au Sel, il sait qu’à Belém on s’arrange avec la vérité. Ce chasseur d’ombress’obstine pourtant à la faire éclater. L’appel au secours d’une jeune femme battue à mort et une terrifiante collection d’images pédophiles retrouvée chez Johnny le décident à plonger ;quitte à rejoindre le rang des noyés. CarBelém est un vortex dont les courantsviolents – trafics de drogue, proxénétisme, grande pauvreté –dévorent les innocents : Babalu, à qui la vie n’a offert que la beauté ;Raimonda, la bourgeoise étincelante ;l’enquêteur Bode, meilleur ami de Gil ;Tinho, footballeur et dragueur professionnel ; ou encore Selma, l’égérie d’une jet-set endiablée à laquelle, malgré l’amour fou d’Amélia, Gil ne peut résister. Déployé en une infinité de méandres et de voixsauvages,Belém fait chatoyer toute la palette du noir.Un premier roman à la plume nerveuse, directe, qui explose comme ces fruits trop mûrs colorant le bitume de la cité des Manguiers.
Belém est paru en octobre 2013.
Le deuxième roman d’Edyr Augusto, Moscow, est paru chez le même éditeur au mois de février 2014.