Le Cousin Jules, c’est un peu Lazare anthropologue du terroir : un docu des années soixante-dix, ressuscité en salle, pour une autre résurrection, celle d’une France rurale, taiseuse, comme ce couple de vieillards qui vit au rythme ralenti d’un autre temps dans sa ferme. Un film à la beauté rigoureuse et mélancolique. Tentation : résumer la charge symbolique du film à une séquence, celle du cimetière, et aux gestes du fossoyeur, pour en faire le blason d’un monde menacé par l’industrialisation. Mais la campagne de Dominique Benicheti, cousin du Depardon de Profils paysans, n’est ni moribonde, ni figée dans un glacis nostalgique. Le Cousin Jules est un film d’action – au sens le plus littéral du terme, qui explore intelligemment le « faire ». Jules dans sa forge, Jules coupant un chou… Banal ? La caméra prouve le contraire, décompose les plans, varie les échelles. La « vie des simples » est toujours complexe…
Country life
Près d'un demi-siècle après son tournage, Le Cousin Jules de Dominique Benicheti a gardé toute sa saveur.