C’est l’histoire du proverbial chien dans un jeu de quilles. Voilà un couple de soeurs qui a réussi à installer un certain équilibre quoiqu’un peu précaire. Mais entre en scène l’intrus : un nouveau corps, un nouveau personnage autour duquel tournent Chelli, le film, et Chelli le personnage titre campé par la vigoureuse Liron Ben-Shlush. Ce corps en plus, c’est celui du sympathique Zohar, collègue de boulot pas génialement installé chez maman, et qui devient dès lors le moteur du récit. Notamment dans les scènes d’intérieur, clairement les plus fortes de ce film à la scénographie ferme mais ample. Parce que Chelli et sa soeur Gabby ont longtemps été, à nos yeux, une entité compacte et intouchable, la conquête d’une place par Zohar devient l’affaire de tous les plans, detoutes les scènes à venir.
Faites-moi une place
Chelli, premier film de l'Israélien Asaf Korman : de beaux plans à trois.