Les projections des plus de quatre cents films du festival de Clermont-Ferrand, le Cannes du court métrage, s’organisent selon un réseau d’appellations que connaissent bien les habitués : « tu vas en F12 ? », « ça vaut quoi, le I7 ? », et autre « le L3 était pas mal » résonnent dans la ville de Ma nuit chez Maud, chaque mois de février.
Hormis les nombreux programmes parallèles, les compétitions se répartissent en une sélection française, une internationale et une sélection « Labo », regroupant les films dits expérimentaux (qui sont bien souvent les plus intéressants du festival). Parmi les bonnes surprises cette année, il faut signaler la comédie Inupiluk de Sébastien Betbeder (dont nous avons défendu il y a peu 2 automnes, 3 hivers), qui voit se rencontrer deux jeunes amis parisiens et deux chasseurs inuits venus visiter la France.Habillant le documentaire (les deux Inuits ne sont pas comédiens, et sont vraiment en visite) d’une fiction tendre sur la rencontre, le réalisateur a emballé le public du festival, qui lui a décerné son prix.
Signalons aussi le beau Peine perdue d’Arthur Harari, qui voit plusieurs ébauchent d’amourettes s’évaporer tristement sur les bords d’une rivière en été.
Signalons enfin A onda traz, o vento leva, documentaire brésilien de Gabriel Mascaro, qui raconte avec intelligence et (prouesse) sans misérabilisme la vie d’un jeune père sourd et atteint du SIDA, vivant avec sa fille dans la banlieue de Recife.
En plus d’avoir illuminé leurs programmes respectifs, la qualité de ces films (et d’autres) permet à Clermont-Ferrand de rester, malgré la concurrence, la locomotive du court métrage international.