Récemment nommé à la direction du Ballet national de Marseille, le collectif (La)Horde a développé le temps d’une Soirée Nomade un parcours dans l’exposition de la Fondation Cartier. Une façon aussi de circuler dans leur processus artistique.
Entre les cimaises de Jeunes Artistes en Europe, les différents performeurs de (La)Horde se déploient sans éclipser les oeuvres. Les couleurs d’un mur répondent à celles d’un costume et la pose d’un danseur reprend celle d’une sculpture. L’exposition loin d’être un décor accompagne le mouvement des danseurs, le contextualise. Keep calm and listen to hardstyle, c’est un mot d’ordre, une même urgence de créer que l’on retrouve d’un bout à l’autre du continent. Le collectif pour cette proposition rassemble différents projets de spectacles, performances et vidéos dont il souligne la cohérence. Un écran vidéo reprend Cloud Chasers et The Master Tools sans les réduire à l’anecdote. Les images aux allures de clip attirent l’attention, les personnages et les motifs que l’on y voit sont les mêmes qui nous entourent, chanteuse d’opéra, cracheur de fumée, chariots élévateur parmi d’autres. Le collectif chérit l’idée de circulation, de la vidéo au plateau, de la réalité à la vidéo et de la vidéo à la réalité.
Avec To da Bones (La)Horde avait rassemblé des danseurs de toute l’Europe croisés sur Youtube avec l’idée de faire passer une pratique individuelle online à un spectacle collectif IRL. Leur réflexion sur une danse post-internet a permis de rendre visible un ensemble de pratiques jusqu’alors souterraine, de mettre en valeur au travers de collaboration des communautés marginales. Les jumpers qu’ils invitent à nouveau à la fondation Cartier boucle une chaîne de partage au fur et à mesure que les visiteurs tweetent et instagramment le spectacle qui les entoure entre le jardin et la salle d’exposition.
photo : Henri Guette
Vu à la Fondation Cartier le 25 avril 2019.