Si on vous dit Disney + télé-réalité, vous répondez pavloviennement Occident, névroses et entertainment des pays riches. A tort. Et c’est toute l’intelligence du film d’Hany Abu-Assad. Qui emprunte une trame tissée de mélo et de “feel good story » à la réalité, laquelle on le sait est plus fertile en surprises que la fiction : l’histoire de Mohammed Assaf, ce jeune Gazaouïte, arrivé en tête, en 2013, d’Arab Idol, version moyen-orientale de notre Nouvelle Star. Enfance pétulante, irrévérente où Assaf brille au milieu d’un groupe de charmantes petites canailles passionnées de musique. Les larmes s’invitent: mort de la petite soeur. Ellipse. On retrouve notre chanteur à 25 ans, dégingandé, attachant, et qui franchit obstacles sur obstacles pour arriver en finale d’Arab Idol. Mais cette structure conventionnelle est magistralement mise au service d’une fable poignante : comment, à travers la pop culture – récits disneyens d’enfance, shows télé – un peuple sans pays trouve fierté et identité.
Le Chanteur de Gaza
De Hany Abu-Assad, avec Tawfeek Barhom, Mais Attacha, Hiba Attalah...