Calvin et Ras, deux jeunes de Cali, fréquentent un groupe de graffeurs pour qui le street art tient lieu de principale forme d’expression, et surtout de résistance à la répression policière. La part fictionnelle du nouveau film d’Oscar Ruíz Navia repose sur le quotidien des deux amis : tendre discussion de l’un avec sa grand-mère malade, énième chamaillerie avec sa copine peu démonstrative, déambulations solitaires de l’autre. Mais par leurs déplacements dans toutes les zones de la ville et leurs rencontres avec les couches de la population les plus diverses, ces personnages nourrissent le portrait quasi documentaire d ‘un pays corrompu. L’enjeu, pour la « jeunesse » colombienne représentée par Ras et Calvin, est de continuer à se projeter dans l’avenir, en regardant sur le Net des images des révolutions arabes ou en s’intéressant au street art, à la musique… Tant que leur oeil critique reste aiguisé, leur vie leur appartient encore.
Les couleurs de la ville
Los Hongos impose un cinéaste passionnant : Oscar Ruíz Navia