Une star du rock – un croisement scandinave de Nick Cave et Tom Waits avec un reste de Leonard Cohen – refait son apparition dans son Danemark natal après plusieurs années d’exil américain. Entre deux interviews, deux enregistrements en studio d’un nouvel album attendu comme un salutaire et inespéré retour aux sources, il entrevoit sans joie sa fille camée et son petit-fils. A priori, Someone You Love fleure bon le gros mélo musical sur les failles d’un ours égoïste et mal léché mais au coeur gros comme ça. En fait, la cinéaste dresse dans des teintes sombres le triste portrait d’un vieil artiste au crépuscule de son talent. Son héros a été entièrement vampirisé par ses poses de rocker. Sa musique s’est vidée de toute substance, il n’est plus qu’un pantin articulé par les nombreuses postures qu’il s’est lui-même créées. Au cours de nombreuses séquences musicales d’un beau rock granuleux et morbide, la cinéaste affole sa caméra pour déceler n’importe où une dernière étincelle sous le masque de mort de la star. Quand la cinéaste ne verse pas dans la sensiblerie, l’ombre de Dorian Gray plane sur ce film de momie rock.
Rock pétrifié
Dans Someone You Love de Pernille Fischer Christensen, le rock sonne mélancolique