L’histoire d’Armel Hostiou n’est pas américaine, son New York capté à la Cassavetes est un décor de carton-pâte cinéphilique. La Grosse Pomme sonne faux, artificiel. Maladresse de débutant qui veut « faire comme » ? Oui, sans doute, mais aussi stratégie de déminage : éviter de se laisser hypnotiser par l’hydre aux cent rues, de perdre le film à la vaine poursuite d’un mythe démesuré. Parce que combat inégal il y a : d’un côté le Rêve Américain (ou le Cauchemar, c’est selon) avec majuscules ; de l’autre la petite histoire de Vincent, Français débarqué à New York pour tenter de reconquérir celle qui le fuit. Vincent comme Vincent Macaigne. C’est l’autre leurre du film : le portrait de Vincent, le personnage, est d’abord celui de Vincent, l’acteur. Comme une synthèse de toute sa palette de jeu, un condensé de tous les rôles qu’il fournit en flux tendu à un certain jeune cinéma français (on pense à Guillaume Brac, Sébastien Betbeder, et leurs frères et soeurs d’armes). Une histoire américaine ? Une histoire Macaigne, plutôt.
The Actor
Il est partout... même aux États-Unis. C'est Vincent Macaigne, qui exporte ses névroses et son air décati dans Une histoire américaine d'Armel Hostiou