Pour sa neuvième édition, le festival nantais Atlantide croise dans les parages de l’Afrique. Des Afriques, même ! Petite reconnaissance préalable des beaux rivages qu’on explorera du 17 au 20 juin.
De Nantes, et de son propre aveu, Julien Gracq avait une « image agissante ». Ce ferment ô combien actif, Atlantide, à l’image de sa ville en a le secret. Témoin cette neuvième édition qui arrache la cité nantaise à son mouillage, la fait flotter sur les mille fleuves de la littérature africaine, qu’ils coulent, ceux-ci, en France, comme avec Asya Djoulaït et Souleymane Diamanka, ou en Côte d’Ivoire (Yaya Diomandé), en Afrique du Sud (Sindiwe Magona), en Ouganda (avec la géniale Jennifer Nansubuga Makumbi) …
Ces fleuves, à leur tour, bruissent d’activité. Tantôt les voilà qui remontent à leur source, et on verra comment, dans une conversation entre Djaïli Amadou Amal et Sami Tchak, à moins qu’ils ne s’épanouissent en un vaste delta de fictions qu’évoqueront Mohammed Aïssaoui, Faïza Guène et Sindiwe Magona. Tantôt ils charrient le long de leur cours mille rumeurs, ces « légendes urbaines » dont discuteront A. Igoni Barrett et Yaya Diomandé, mille interrogations sur l’identité, qu’une conversation entre Asya Djoulaït, Eva Doumbia et Maboula Soumahoro tentera de démêler. Ils sont loin d’être toujours tranquilles, ces fleuves : on connaît les remous, les rapides qui se sont créés au contact de la France. Peuvent-ils se calmer, l’eau s’apaiser ? Je me le demanderai sous la bannière de Transfuge et en compagnie de Fatima Daas, Eva Doumbia et Maboula Soumahoro. Et je me demanderai également, à l’occasion d’une grande rencontre, ce qui irrigue l’écriture et l’imaginaire de Charline Effah. Qui a dit que les fleuves étaient impassibles ?
Atlantide. Les mots du monde à Nantes. Festival des littératures, du 17 au 20 juin, Nantes
Plus d’infos : http://www.atlantide-festival.org/