Le Festival du Premier Roman et des Littératures contemporaines se tenait à Laval du 5 au 8 mai derniers. On y était, pour souffler ses trente bougies, et sentir les souffles vivifiants de la littérature…
« Pourquoi, mon Dieu, s’enrégimenter tout à fait, ou dans le camp naturaliste ou dans le camp spiritualiste ? » A l’accent plaintif près – tant Laval, noyée de soleil, avec son festival aux petits soins et oignons pour le public et les auteurs, est l’antithèse de l’acédie – on ferait volontiers sienne cette phrase d’Edmond de Goncourt. Car, à l’issue de ces quelques jours, sous le bivouac blanc sis sur les hauteurs de la ville, surplombant la Mayenne, on aura écouté Omar Youssef Souleimane et Mabrouck Rachedi ôter, avec sûreté et acuité, le, ou plutôt les, voile(s) recouvrant les rapports complexes de la France, de la Syrie et de l’Algérie, tout comme on aura vu, lors d’une rencontre placée sous l’invocation de Transfuge, comment Mohamed Mbougar Sarr mariait mystique de la littérature et perspicacité satirique. Et ce ne sont pas Denis Michelis et Antoine Mouton qui nous contrediront, eux dont les livres sondent les mystères, parfois tordus, de l’esprit, avec la plus viscérale des émotions : le rire. Oui, Edmond, pourquoi choisir ?
Festival du Premier Roman et des Littératures contemporaines, Laval, du 5 au 8 mai