Pour payer les frais d’une grande maison familiale sur la Meuse, une ancienne détenue loue ses chambres à de nombreux hommes. Elle retrouve son ancien amour.
Après le très autobiographique Quand la mer monte, ce deuxième long métrage de la comédienne belge Yolande Moreau risque de décontenancer. Sous l’apparente loufoquerie de dialogues fleuris et servis par une pléiade de « gueules » (Sergi Lopez, Grégory Gadebois, William Sheller), son pittoresque de la débrouille, sa poésie de mirliton, couve un diamant noir, une triste énigme représentée peut-être par l’image de ce grand cerf que l’héroïne couve de toute son affection. Ce mystère (de polichinelle) que tout le monde comprend à bas mot fait peser une réelle mélancolie et une distance adéquate. Rarement aura-t-on eu l’impression de pouvoir regarder de si loin, et avec si peu de troubles – comme si l’essentiel était déjà joué – la splendeur éphémère du monde. Alambiqué et secret, La fiancée du poète confirme la maestria discrète de Moreau.
La fiancée du poète actuellement au cinéma