Il y a une quinzaine d’années, Felipe Galvez a découvert dans un article l’histoire de certaines peuplades autochtones des îles patagoniennes du Chili. Il prend connaissance des massacres indigènes perpétrés sur l’île Dawson où Pinochet avait installé pendant son règne un camp de concentration devenu par la suite camp d’extermination. Cette histoire plus contemporaine n’est pas plus instruite dans les manuels scolaires que celle des Selk’nam. Pour les faire correspondre, Felipe Galvez fabrique un western moderne et âpre, dans des cadres tantôt ouverts ou des gros plans impressionnistes mâtinés de couleurs saturées, proches de la bande-dessinée et aux sons d’une musique électro-acoustique, évoquant le cinéma des années 70 et notamment les arrangements dans les films de John Carpenter. Par cet amalgame de formes anciennes et nouvelles, Galvez cherche à combler les lacunes de la mémoire chilienne d’un geste ample, spectaculaire mais parfois trop volontariste comme en témoignent quelques scènes complaisantes.
Actuellement au cinéma, 97 minutes Dulac Distribution