Avec un titre pareil, il était difficile de ne pas penser à un certain Nuri Bilge Ceylan en découvrant Nuit noire en Anatolie.
L’ombre du cinéaste stambouliote se dissipe bien vite, son compatriote Özcan Alper optant pour une forme cinématographique plus modeste, sans pour autant renoncer à filmer fort joliment la majesté tranquille des paysages anatoliens. Si le récit de Nuit noire…, alternant passé et présent, se révèle plutôt convenu, notamment parce que son mystère fondateur sert un sous-texte trop lisible, l’intérêt du film réside dans la seule figure de son protagoniste, sobrement incarné par Berkay Ateş : Ishak, exilé en son propre pays, est une littérale âme en peine, dont l’existence s’apparente à une pénitence sans cesse renouvelée – déception amoureuse, jalousie amicale, décès maternel – et motivée par un péché originel. C’est ce sang sur les mains (les siennes et celles des autres) qui lui permet de tracer son propre chemin de croix, dans l’espoir de pouvoir un jour se pardonner.
Synopsis : Ishak vit seul dans la province d’Anatolie et gagne sa vie en jouant du luth dans une boîte de nuit. Un jour, il doit se rendre au chevet de sa mère dans son village natal qu’il a dû quitter subitement 7 ans auparavant. De retour dans son village Ishak est alors confronté à l’hostilité de tous ainsi qu’aux tourments de son propre passé.
Nuit noire en Anatolie de Özcan Alper, avec Berkay Ateş, Taner Birsel, Sibel Kekilli, Outplay Films, en salle dès le 24 janvier,