Tous les mois, Julie Chaizemartin, vous parler de trois jeunes artistes à suivre. Découvrez les révélations d’avril 2024
- Naomi Safran-Hon
Explosion de fumée grise, bâtiments en ruine, les œuvres de l’artiste israélienne Naomi Safran-Hon (née à Haïfa, 1984) percutent le chaos actuel du monde. Son esthétique de la ruine se mue en déflagration pour conter une mémoire à vif dont les stigmates ne peuvent pour l’heure se refermer, ce que suggèrent le ciment, la photographie, l’acrylique et la dentelle entremêlés, créant des petits théâtres de la catastrophe ou de la résilience. « Mon travail traite directement du conflit israélo-palestinien, c’est pourquoi il me semble approprié de faire cette exposition tout particulièrement en ce moment. Peut-être que certains diront qu’il est trop tôt car les tambours de guerre battent encore. Mais les présenter aujourd’hui permet de les aborder sous un jour différent, peut-être de créer plus d’espace pour le dialogue et la compréhension, et d’aider à promouvoir des sentiments d’empathie » explique-t-elle.
Time to return, jusqu’au 13 avril, Galerie RX, plus d’informations
- Adrien Belgrand
Ici chuchotent Godard, Rohmer et Ettore Scola. Regarder les peintures d’Adrien Belgrand nous projette dans un ailleurs rêvé où la douceur soyeuse des paysages, la luxuriance des bords de mer, la lumière dorée du couchant et le bleu cristallin des piscines transportent dans une contemplation radieuse. Il faut dire que la touche de l’artiste est particulièrement fascinante. Il peint à l’acrylique mais les nuances sont si fluides qu’elles revêtent la magie de l’huile. Adrien Belgrand (né en 1982), dans la filiation de Schlosser et de Hockney, avec cette séduction de la composition cinématographique, est assurément l’un des peintres les plus virtuoses de sa génération.
Une journée particulière, jusqu’au 20 avril, Galerie By Lara Sedbon, plus d’informations
- Quentin Gouevic
Il peint en musique, plutôt tendance hard rock et heavy metal. Il faut que ça pulse, que ça s’électrise, que ça déménage, rythme tour à tour lancinant et rapide pour un corps à corps avec la peinture. Les coups de pinceau et de brosse suivent la cadence frénétique, se déploient, circulaires et cycliques, jusqu’à combler la toile de grands blocs colorés, traces qui se côtoient et se superposent, jouent des transparences et des obscurités. Les couleurs remontent à la surface, créent des fenêtres et des alcôves intérieures. Les peintures de Quentin Gouevic (né en 1996) ne laissent pas indifférent. Quatre d’entre elles sont montrées à la galerie, puissantes, entêtantes.
Pour excaver la lumière, jusqu’au 6 avril, Galerie Nathalie Obadia, plus d’informations