Afin de participer à l’effervescence autour des Jeux Olympiques, la Cité de l’Architecture s’intéresse à la place du sport dans la Ville.
Il était une fois les stades raconte l’évolution de la place du sport dans la vie des Français. Tout commence par sa démocratisation. Plusieurs lois en facilitent l’accès. Celle relative à la liberté d’association de 1901 permet la création de clubs de sport. Et celles en faveur du temps libre, dont la Loi Millerand qui limite le travail hebdomadaire (1900), la loi du 13 juillet 1906 qui instaure le dimanche comme jour de repos et la généralisation des congés payés en 1936. À la même époque, Georges Hébert, officier de marine française, publie en 1912 sa Méthode Naturelle en faveur de l’éducation physique civile. L’entre-deux-guerres est marqué, pour des raisons évidentes, par un mouvement hygiéniste. Les affiches du Parti communiste l’attestent, les politiques sont favorables au développement d’une jeunesse saine et robuste. Chaque commune doit avoir son stade. Le jeu Ville radieuse imaginé en 1939 par Le Corbusier représente un quotidien collectif et sportif au plus proche de la nature. À travers un ensemble de grandes maquettes, l’exposition s’intéresse ensuite à l’évolution de l’architecture des stades, vraie course à la performance, à l’image des exploits sportifs. On y découvre le Stade de Nice par Wilmotte et Associés, celui de Bordeaux par Herzog et de Meuron, de très beaux dessins de projets non réalisés d’Auguste Perret et une section dédiée au Stade de Paris. Ce projet fut imaginé en 1924 pour les Jeux Olympiques de Paris mais concrétisé en 1998. Entre-temps, de nombreux architectes s’attelleront à proposer leurs visions, dont Robert Mallet-Stevens. Le parcours est ponctué de questionnement à destination du public, dont les réponses sont à écouter dans le podcast Archi intéressant, spécial stades. L’exposition se conclut par le maillot floqué n°10 de Mbappé pour la finale, victorieuse, de la coupe du monde de football de 2018 à Moscou, des trophées et une citation d’Albert Camus extrait de son roman posthume Le Premier Homme, « Il n’y a pas d’endroit dans le monde où l’Homme est plus heureux que dans un stade de football ».
L’exposition La Cité au cœur des jeux se prolonge avec un volet dédié aux jeux en ville. Sous l’impressionnante fresque de la coupole de la cathédrale Saint-Étienne de Cahors, des photographies présentent de micro-architectures sportives dans l’espace urbain. Des rues, des zones en friche sont transformées en espaces de sports et de jeux par Aldo Van Eycka. Entre 1947 et 1978, l’architecte hollandais a conceptualisé une centaine de terrains à Amsterdam et Rotterdam. L’artiste français Benedetto Bufalino détourne des objets pour le plaisir de tous. Sous ses mains, des caravanes deviennent des piscines publiques. Un ensemble de photographies met en avant la multitude de projets d’aires de jeux à travers le monde imaginés par des designers, plasticiens et architectes pour rendre la ville plus accueillante. Afin d’inspirer aussi les jeunes architectes, La Cité a lancé un concours de mini-fan zones nomades dont les projets sont exposés. Bons JO à tous !
La Cité au cœur des jeux Quand la ville se prend aux jeux Mini Maousse 9, jusqu’au 16 septembre à la Cité de l’architecture et du patrimoine