Rencontres, lectures musicales, concerts et expositions racontent cet été aux Davids les rapports possibles entre l’humain et le non humain.

Dans un domaine viticole au cœur du Luberon se retrouvent des amateurs de littérature, de nature et de jazz. Pour la troisième année consécutive, Les Estivales du Haut Cavalon organisent des rencontres entre écrivains du vivant, scientifiques, des expositions, des concerts et des lectures musicales. Les invités sont bien connus de ceux qui s’intéressent à l’écologie et plus précisément aux relations entre humains et non humains. Ils se nomment Vinciane Despret, Maylis de Kerangal, Pascal Guignard, Marco Martella, et sont majoritairement publiés dans la collection « Mondes sauvages » d’Actes Sud dirigée par Stéphane Durand. Ils sont aussi naturalistes comme Béatrice et Gilbert Kremer-Cochet qui prônent le réensauvagement de l’Europe, directrices d’institution, telle Chantal Colleu-Dumond à la tête du Domaine de Chaumont sur Loire ou architectes. Un fil conducteur lit cette année la majorité d’entre eux : la notion de vénérables, directement inspirée d’un constat de l’océanographe François Sarano. Pour vivre ensemble et survivre, les communautés de cachalots s’organisent autour de la doyenne. « Elle est le gage de la pérennité de l’espèce, de la même manière que les vieux arbres dans les forêts sont plus porteurs de biodiversité qu’une centaine de jeunes arbres plantés pour les remplacer. Et dans la société, que faisons-nous de nos aînés ? », s’interroge avec enthousiasme Renaud Huberlant, directeur artistique du festival.

    Deux temps forts rythment ces journées estivales. En fin de matinée, sur la terrasse des Davids, ces mondes échangent, racontent leurs recherches, leurs projets. Des ateliers sont aussi proposés, telle la création de cyanotypes avec l’artiste Christine Mawet. Tandis que la salle d’exposition accueille les œuvres du très célèbre sculpteur anglais David Nash, inspirées par les lieux. En début de soirée, dans le théâtre de verdure, au milieu des vignes, après avoir suivi le parcours dessiné par le paysagiste Bas Smets, des musiciens donnent des concerts. La flûtiste Naïssam Jalal interprète ses Rituels de guérison. Le duo père et fils de violoncelle et violon Marc et Emmanuel Coppey s’inspire du roman Ceux qui appartiennent au jour d’Emma Doude van Troostwijk pour en faire une lecture musicale. Ailleurs, une lecture musicale du livre de François Sarano Le retour de Moby Dick est mise en scène et en image. Des projections de films sont proposées, dont le très fameux Océans de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud. Et si la scène belge tient une place majeure lors de ces rendez-vous, la raison est simple. Les Estivales sont le fruit de la rencontre de femmes belges, amatrices de littérature, de nature et du Luberon. L’entrepreneuse belge et collectionneuse d’art Sophie Le Clercq qui a acquis en 2000 le domaine agricole Les Davids, l’éditorialiste au quotidien Le Soir Béatrice Delvaux, la commissaire d’évènements littéraires Sigrid Bousset et la philosophe Vinciane Despret, quatuor accompagné de Renaud Huberlant. Comme un joyeux air de Belgique dans le Luberon. 

Les Estivales du Haut Calavon du 16 juillet au 1er août. au Domaine Les Davids, Viens