Le Festival de Morges est le grand festival suisse de la rentrée littéraire. À ne manquer sous aucun prétexte. 

Les deux fils rouges de la programmation sont l’écologie et le corps. Qu’est-ce qui a motivé ces choix ?

L’écologie, ça va de soi. Le corps, nous sommes l’année des Jeux Olympiques, cela faisait sens. Nous proposons notamment un atelier de yoga et un atelier vélo avec un auteur passionné par le Tour de France, Michäel Perruchoud, qui va proposer une balade à vélo sur les bords du lac. Chaque étape permettant de faire découvrir les grands coureurs en éclairant un aspect méconnu de leur personnalité ou leur carrière. La thématique Corps et Sport sera présente à travers toute la programmation, dans tous les secteurs y compris la jeunesse.


La Suisse et sa richesse est invitée d’honneur. Quel regard portez-vous sur la littérature suisse contemporaine ?

La Suisse, avec toutes ses littératures et ses langues n’avait jamais été mise à l’honneur. C’est un territoire littéraire encore trop méconnu qui, quand on se donne la peine de l’explorer, fascine par sa richesse. Nous avons souhaité rendre hommage à Zoé, éditeur incontournable bien au-delà des frontières suisses, qui mène un combat exigeant depuis maintenant quarante ans. Il y a une vraie famille Zoé avec des autrices comme Elisa Shua Dusapin, Catherine Lovey, Catherine Safonoff. Parmi les invités suisses, citons également Peter Stamm, Pedro Lenz ou Olimpia de Girolamo, publiée par une toute jeune maison d’éditions, La veilleuse. Nous avons aussi tenus à remercier et mettre en avant ces passeurs que sont les traducteurs tels Pierre Deshusses ou Benjamin Pécoud.


Comment avez-vous choisi vos deux coprésidents, Maylis de Kerangal et Joseph Incardona ?

C’est une grande première, d’habitude il y en a un seul ! Maylis de Kerangal, autrice très importante dans le paysage littéraire, n’était encore jamais venue à Morges. Nous avons été conquis par Jour de ressac, un petit chef-d’œuvre. Joseph Incarna, écrivain suisse atypique, joue sur des codes du genre, le blanc comme le noir, en travaillant sur le langage et l’humour. Tous les deux sont vus confier une carte blanche. Maylis de Kerangal reçoit Grégoire Bouillier. Joseph Incardana, lui, a invité Lou Lepori qui a publié une trentaine de livres dont une biographie de Philippe Rahmy. Il y aura également un moment où les deux coprésidents vont dialoguer ensemble. Ils ont aussi accepté de participer à la Valse littéraire. Ils ont choisi deux titres de chansons, écrit un texte qu’ils liront sur scène avant qu’un groupe ne les joue pour le public.


Que pouvez-vous nous dire du speedbooking ?

Il s’agit d’un format intimiste et informel que nous avons mis en place depuis trois ans. C’est un moment participatif où neuf auteurs viennent présenter leurs livres devant trois ou quatre lecteurs pendant cinq minutes avant que ne sonne le gong ! C’est une autre manière de faire découvrir les auteurs et leurs textes au public.

Le Livre sur les quai du 30 août au 1er septembre à Morges (Suisse)