Alors que la mythique foire parisienne d’art contemporain s’apprête à ouvrir ses portes dans le Grand Palais rénové, nous avons sondé sept importants collectionneurs habitués des journées VIP sur leurs goûts et couleurs en matière de coups de cœur, voire de coups de foudre…

C’est le grand rendez-vous annuel de tous les collectionneurs d’art contemporain. Entrée dans le giron de la marque mastodonte Art Basel en 2022 (du groupe suisse MCH), la célèbre foire parisienne d’art contemporain fête ses 50 ans cette année si l’on remonte à la création de la première FIAC en 1974. Désormais rayonnante sous son tout nouveau nom « Art Basel Paris » elle réinvestit le Grand Palais rénové après avoir profité des cimaises plus réduites du Grand Palais Ephémère sous l’ombre de la Tour Eiffel durant deux ans. Nouveau chapitre donc pour cette quinquagénaire qui sera scrutée avec attention par ses fidèles « péripatéticiens » artistiques qui ne sont autres que ceux qui achètent régulièrement : les collectionneurs. Qui sont-ils, quels regards posent-ils sur un tel événement dont l’aura n’a d’égale que les critiques liées à l’aspect mercantile et spéculatif. Tous s’accordent : impossible de ne pas y aller pour se faire l’œil, sentir le pouls du marché. Et sait-on jamais, les découvertes sont parfois là où on ne les attend pas… 

Mais ce mot – « collectionneurs » ! Le terme a quelque chose d’un peu intimidant pour nous autres, pauvres mortels. Enfilades infinies de salons parquetés, appartements de luxe tendus de toiles dispendieuses, ornés de sculptures sur-assurées, bulles divines au petit-déj… Un autre monde, vraiment ? Et si la différence gisait ailleurs que dans ces clinquants fantasmes ? Dans l’appartenance des collectionneurs à une espèce privilégiée : ceux qui « sentent » vraiment l’art, avant même de le posséder ? Et si une foire aux dimensions d’Art Basel Paris, c’était d’abord l’occasion d’exercer, de façon exemplaire, les facultés qui distinguent tout amateur d’art – avec ou sans champagne, parquet, etc. ?  Valeur éminente de l’émotion, quête de la commotion esthétique, conscience de ses propres goûts, souplesse de l’œil et ouverture mentale, boussole de l’intuition ou encore fibre politique : c’est bien tout cela que la FIAC d’hier, l’Art Basel Paris d’aujourd’hui, mobilise chez les collectionneurs que nous avons sollicités. J.C. et D.A.

Stéphane Corréard * : « Il n’y a vraiment que toi pour acheter ça ! »

Êtes-vous depuis longtemps un habitué des allées et des stands d’Art Basel Paris, ex-FIAC ?

J’ai dû aller à la FIAC pour la première fois vers 1984-1985… J’ai découvert l’art à Drouot, puis j’ai connu quelques galeries à Saint-Germain-des-Prés, avant d’entendre parler de la FIAC. Je me suis dit que c’était l’occasion d’avoir une vision beaucoup plus large de l’art contemporain. À l’époque, c’était au Grand Palais, où, dans les coursives, il fallait passer par tous les stands, un peu comme à IKEA. 

Un souvenir parmi d’autres ?

Une année, je vois à la FIAC une photo de Jean-Luc Moulène, exposée par sa galerie de l’époque, Anne de Villepoix. C’est une image extraordinaire, mythique pour moi. Et elle est à vendre. C’est le jour du vernissage. Anne est occupée, en train de parler, je patiente poliment, mais je regarde à gauche, à droite, en me disant, « quelqu’un va l’acheter avant moi… ». Et quand enfin, j’ai pu accéder à Anne et acheter la photo, elle a rigolé et m’a dit, « il n’y a vraiment que toi pour acheter ça ! » 

Une foire comme celle-ci est-elle propice aux découvertes ?

On vient souvent dans les foires pour faire des découvertes et, paradoxalement, c’est peut-être l’endroit le moins fait pour ça. Aucun œil ne peut absorber ces milliers d’œuvres. On va d’abord vers ce qu’on connaît et reconnaît, des œuvres un peu « logo », qu’on retrouve partout. En revanche, il est très difficile de faire des découvertes. Sauf, et c’est la pente contre laquelle on doit lutter, si on va vers le plus spectaculaire. Mais si on est assez disponible mentalement, on peut découvrir des artistes très singuliers. Ainsi, une année, à la FIAC, j’ai acheté, chez Gabrielle Maubrie, une œuvre d’un artiste que je n’avais jamais vu, Nelson Leirner. C’était une œuvre d’une simplicité désarmante : une peluche de singe, posée au mur un peu comme un crucifix avec, dans le dos, deux ailes – des têtes métalliques de râteau orange. J’étais persuadé que c’était un jeune artiste, et j’ai appris qu’il avait alors 75 ans… D.A.

*Commissaire d’expositions, galeriste (Loeve & Co)

Jean-Gabriel de Bueil et Stanislas Ract-Madoux* : « Nous cherchons à être foudroyés par une œuvre »

Depuis combien de temps arpentez-vous Art Basel Paris (ex FIAC) ?

Depuis toujours !  Les années précédant la création de notre collection, fondée en 2016, nous parcourions les foires européennes chacun de notre côté et désormais nous les arpentons ensemble. Chaque édition de la foire parisienne constitue en effet un moment privilégié pour les collectionneurs que nous sommes :  il est possible de visiter et de voir, dans un espace-temps concentré, toutes les galeries et de découvrir ainsi de nombreux d’artistes. Et ce d’autant plus qu’Art Basel Paris revêt une dimension internationale, c’est une foire de très haut niveau qui permet d’insuffler, dans une temporalité précise, le pouls spécifique du marché de l’art contemporain.  Elle compte parmi les évènements qui donnent le ton et marquent la tendance à l’échelle internationale du marché et de son dynamisme, permettant ainsi de distinguer d’une part les artistes qui se confirment, d’autre part ceux qui y sont découverts. 

Quelle place tient Art Basel Paris dans vos acquisitions et vos relations avec les galeries ? Y achetez-vous beaucoup ?

Art Basel Paris occupe une place importante dans nos acquisitions et nous achetons… mais pas à chaque édition ! Il y a toujours une stimulation, une excitation ainsi qu’une effervescence lorsque nous allons visiter une foire car nous sommes véritablement à la recherche d’un coup de cœur. Nous plaçons l’émotion au cœur de notre démarche et de fait, nous recherchons à être bouleversés, foudroyés par une œuvre dont on aura le sentiment qu’elle nous correspond vraiment. 

Un souvenir d’achat particulièrement marquant sur la foire ? 

Nous ne sommes pas des acheteurs compulsifs et une multitude d’acquisitions ont ainsi été réalisées les semaines suivant Art Basel Paris :  au-delà de notre regard et du choc esthétique que l’œuvre procure au moment de la foire, nous travaillons à deux, c’est-à-dire que nous avons un droit de veto l’un vis-à-vis de l‘autre. Notre façon de collectionner est basée sur l’échange, sur l’altérité, sur la confrontation d’idées et sur la possibilité de convaincre … Cela nous stimule profondément ! M.d.L.F.

Collection de Bueil & Ract-Madoux, www.collection-dbrm.com

Evelyne Deret* : “Je cible les galeristes en fonction des artistes »

Depuis quand collectionnez-vous avec votre mari ?

Depuis plus de quarante ans, surtout des artistes émergents autour de trois thématiques : le portrait de dos, le féminin (des petites filles aux monstresses de Pat Andrea) et la folie. Avec mon mari, qui a sa propre collection plus abstraite, plus minimaliste, nous possédons près de 800 œuvres. 10% sont chez nous, le reste est stocké par l’entreprise Cornu-1887 qui s’occupe aussi des prêts, environ une cinquantaine par an. Si Art Basel présente des artistes surtout établis, Art Paris répondant plus à mes critères, je vais  visiter la foire chaque année depuis près de 20 ans.

Qu’appréciez-vous à Art Basel ? 

Le côté effervescent, pétillant de ce moment. Le foisonnement des œuvres présentées, leur pluralité. Et le côté international me permet d’être en contact avec des pièces que je suis moins, étant assez centrée sur le marché français. J’apprécie aussi le mélange entre œuvres contemporaines, modernes et classiques. Cela permet de revoir des travaux que je ne vais pas forcément acquérir mais que je me fais le plaisir d’aller redécouvrir. En d’autres termes, je prépare toujours mes visites. Je fais une veille sur l’art et je cible les galeries, toujours en fonction des artistes. C’est à eux que je suis surtout fidèle. 

Avez-vous eu de vraies surprises ?

Elles sont rares. Il y a une telle densité d’œuvres ! Je passe souvent deux fois. Le jour du vernissage, je retrouve mes amis collectionneurs. Je scanne ce qui peut m’intéresser sur l’ensemble de la foire, je prends des photos. Je vois ce qu’il me reste « dans l’œil » et je reviens, discrètement, un matin. Chez Valentin j’ai acheté une œuvre de Laurent Grasso, chez Art Concept une pièce de Martine Aballea. Chez Kahmann Gallery j’ai acquis des photographies de Schilte & Portielje. J’ai aussi acheté un dessin de David Nash à la galerie Lelong. Mon mari a, lui, notamment acheté une œuvre d’Aurélie Pétrel chez Ceysson & Bénétière. Mais surtout je demande de ne pas me présenter immédiatement les artistes. Pour me laisser ma « lune de miel » avec mon acquisition. Ce qui m’intéresse c’est qu’elle me parle. Et dans un premier temps cela me suffit.

Un souvenir ? 

Aucun qui mérite d’être cité en particulier. A.d.B.P

*Mécène de l’art contemporain, avec son mari, à travers le prix Art [ ] Collector destiné à des artistes émergents qu’ils ont créé en 2011, le couple Deret collectionne, chacun de leur côté. art-collector.fr

Claude Bonnin *: « L’offre parisienne est vraiment attractive ! »

Depuis combien de temps arpentez-vous Art Basel Paris (ex FIAC) ?

Depuis plus de quarante ans ! J’ai débuté ma collection en 1984 et chaque édition m’a permis de voir et de redécouvrir l’œuvre de grands artistes. C’est évidemment la plus grande foire française, avec une fréquentation très internationale, et désormais, une belle édition s’annonce avec la réouverture du Grand Palais ! Pareil environnement, en plein cœur de Paris, permet une présentation extraordinaire. Bâle a son passé et son histoire, mais la capitale française est un écrin de choix : l’offre parisienne est véritablement attractive.

Un souvenir d’achat particulièrement marquant sur la foire ? 

Des souvenirs d’achats, les collectionneurs en possèdent beaucoup ! Je n’ai plus en tête toutes les acquisitions que j’ai pu faire à la Fiac…Si votre question s’avère délicate, je me souviens néanmoins qu’il y a quelques années, j’ai acheté un grand dessin de Jaume Plensa, le grand sculpteur et graveur contemporain espagnol. Pour des raisons toutes personnelles, ce fut un moment fort et émouvant. 

Art Basel Paris est-elle encore une foire propice aux découvertes ? 

Des découvertes, il y en a toujours ! Je n’ai pas fait une seule foire dans ma vie ou je n’ai pas découvert quelques artistes. De ce point de vue, la dimension internationale d’Art Basel Paris est très importante tant elle s’ouvre à d’autres scènes. Et que l’on apprécie ou non les artistes que l’on ne connaissait jusqu’alors pas, on découvre toujours, quoiqu’il arrive. 

Si octobre est le mois d’Art Basel Paris, c’est également le mois de la remise du prix Marcel Duchamp organisé par l’Adiaf, dont vous êtes président.

Abdelkader Benchamma, Gaëlle Choisne, Noémie Goudal et le duo Angela Detanico et Rafael Lain sont les artistes nommés pour le prix 2024. Et cette année, une nouveauté s’invite : dans le jury, nous comptons désormais deux artistes, Thomas Hirshorn et Otobong Nkanga mais également un invité de marque, à savoir Glenn D. Lowry, l’actuel directeur du MoMa. M.d.L.F.

*Président de L’Adiaf (Association pour la Diffusion Internationale de l’Art français); www.adiaf.com

Nathalie Guiot : «  Une vision internationale du marché »

Que vous apporte une foire comme Art Basel  Paris?

Je collectionne, de manière intuitive et non spéculative, depuis 2008. Les foires comme Art Basel Paris permettent d’avoir une vision internationale d’un marché. Mais on vit aujourd’hui dans un stress écologique et le marché de l’art n’est pas exempt de ces questions. Nous sommes donc obligés de réfléchir à la surproduction et de revoir notre façon d’acheter. Il ne s’agit pas de tout arrêter. Et Art Basel Paris permet de rencontrer des galeries internationales sans prendre l’avion. Mais il faut faire moins et plus localement, et éviter de courir de foire en foire. Peut-être faut-il imaginer un format de foire biennale ou triennale. A titre personnel, j’essaie de me concentrer sur des projets de productions suivis d’acquisitions, telle l’œuvre d’Elise Peroi réalisée en résidence. Cela fait plus sens pour moi. 

Pouvez-vous partager un souvenir d’achat particulièrement marquant sur la foire ? 

Une très belle pièce de Louise Bourgeois à la galerie Karsten Greve en 2020. Sur le stand de la galerie berlinoise Plan B, j’ai acquis une œuvre d’Achraf Touloub, artiste marocain dont les dessins et les peintures se déploient autour des enjeux de perception du réel. Ainsi qu’une autre de Sidival Fila à la galerie Jérome Poggi, artiste et moine franciscain basé à Rome, qui fait un magnifique travail de réemploi de textiles, dans la lignée de l’Arte Povera. Et j’aime aussi beaucoup Mendes Wood Gallery de Sao Paulo et son prisme écologique sur l’humain et le non humain, dont les très belles photographies de Daniel Steegmann Mangrané sur la pensée férale, installation qui était aussi visible chez Esther Schipper. 

Art Basel Paris est-il  le lieu propice pour des découvertes ?

Oui, bien sûr. C’est aussi là que j’ai découvert le travail de Moffat Takadiwa, artiste du Zimbabwe qui réalise des œuvres sculpturales à partir de nos déchets informatiques, présenté par la galerie Semiose. C’est à la fois esthétique et politique, cela pose la question de notre surconsommation et de nos déchets. Je suis fidèle à la galerie Papillon à Paris, Art Concept, Galerie In Situ, Jocelyn Wolff notamment. Je viens par ailleurs d’acheter une pièce de Rita Ackerman à la galerie Hauser & Wirth et j’apprécie beaucoup le travail de galeries qui montre des artistes plus émergents comme Joseph Allen ou Ciacca Levi. A.d.B.P

*La fondatrice et présidente de la Fondation Thalie à Bruxelles accompagne le processus de création des artistes visuels et designers ouverts aux questions écologiques à travers des résidences transdisciplinaires et des expositions, telle actuellement Regenerative Future.

Marianne Dollo* : « il faut aller très vite »

Depuis combien de temps fréquentez-vous Art Basel Paris, l’ex-FIAC ?

Je la fréquente depuis quinze-vingt ans, à titre de collectionneuse et, depuis que j’ai créé ma société, aussi en accompagnant des clients collectionneurs. Je n’ai pas une ligne de collection très précise, je peux aller vers la peinture figurative, vers l’abstraction… Je réagis au coup de foudre en ce qui me concerne, de façon intuitive, avec des choix très personnels, mais qui s’inscrivent dans un ensemble, celui de ma propre collection, qui soutient la jeune scène française. Il y a des galeries que je vais voir automatiquement, comme Cécile Fakhoury, Perrotin ou encore Templon, mais aussi la galerie Sans titre.

Y a-t-il un achat dont vous gardez particulièrement le souvenir ?

C’était il y a cinq ou six ans.  J’étais convaincue d’avoir le temps, en arrivant à l’ouverture de la foire, le mercredi. Je vois ce magnifique dessin de Jérôme Zonder, je le regarde, je tourne autour, je m’approche – et on me dit « il est vendu ». « Comment ça, je réponds, il est vendu ? » « Oui, oui, mais on en a un autre. » Pour le voir, j’ai dû aller dans le petit back office – et là je tombe sur l’artiste, Jérôme Zonder ! C’est comme ça que je l’ai rencontré. J’étais venue pour un dessin de lui, je n’ai pas pu avoir celui que je voulais, mais j’ai eu le deuxième. Cette anecdote me permet de souligner qu’un achat en foire, c’est tout à fait singulier, il faut aller très vite, et là, je l’avais vraiment ressenti et avais été un peu meurtrie… Mais il y avait la présence de l’artiste pour compenser.

Une foire comme Art Basel Paris se prête-t-elle à la découverte de jeunes pousses ?

Les plus grands collectionneurs asiatiques, américains ou européens viennent, avec un pouvoir d’achat considérable et les galeries présentent des artistes à des prix très élevés et leurs meilleures pièces. Mais les foires essaient de créer des passerelles, avec des secteurs qui sont plus consacrés à la création émergente. Cependant, ce n’est pas l’activité principale de telles foires. D.A.

*Collectionneuse et Art advisor, Fondatrice de l’Agence Yellow Over Purple Art advisory

Philippe et Isabelle Grimminger* : « Une source d’enrichissement visuel incroyable! »

Depuis combien de temps arpentez-vous la foire ?

Nous collectionnons depuis quinze ans et nous allons à la foire tous les ans, c’est le rendez-vous incontournable en France et en Europe. Il nous est arrivé d’y faire des achats mais nous y allons surtout pour avoir une vision panoramique de ce que présentent les galeries. Dès le jour de la preview nous découvrons assidûment chaque stand. Ayant la charge de Julio Gonzalez, administration qui gère l’estate du sculpteur et de sa fille Roberta Gonzalez, nous sommes très attentifs à l’art moderne et très curieux de découvertes en art contemporain.

Est-ce un lieu propice pour les découvertes ?

C’est une source d’enrichissement visuel incroyable. Ce qui nous intéresse c’est surtout de voir l’évolution des tendances et des styles. Par exemple, la tendance actuelle est moins d’aller vers le conceptuel et plus vers des œuvres graphiques, figuratives. Comme on est membres de l’ADIAF (Association pour la Diffusion Internationale de l’Art français), on visite des ateliers d’artistes toute l’année, ce qui nous permet de faire des découvertes. Sur la foire ensuite, on est attentifs à l’art émergent. En ce moment, on regarde beaucoup Victoire Inchauspé qui est représentée par la galerie Jousse Entreprise ou les jeunes artistes des galeries Semiose et Poggi. Leur ligne correspond à notre goût pour des œuvres singulières, illusionnistes, étonnantes, voire surréalistes. Nous collectionnons par exemple les sculptures de Daniel Firman et Tony Matelli qui aiment détourner les matériaux pour brouiller l’interprétation. Et il faut dire que le spectacle est aussi dans la salle, par le style même des visiteurs, on y voit toujours des looks étonnants !

Qu’est-ce qui vous interroge, pique votre curiosité ?

En général, ce sont les œuvres subversives. Il y en a à chaque édition qui peuvent défrayer la chronique. Quand nous voyons ces œuvres, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander quelle peut être la personnalité de l’acheteur. Nous aimerions beaucoup qu’il nous explique quelles sont les raisons qui l’ont mené à acheter une telle œuvre. Par ailleurs, quand nous sortons de la foire, nous nous posons toujours cette même question : si nous avions un budget illimité, quelles seraient les trois œuvres que nous aurions acquises ? Dans l’idéal : une d’Anish Kapoor, d’Olafur Eliasson et de Ron Mueck. Et on peut ajouter l’artiste français Jean-Michel Othoniel. J.C.

Art Basel du 18 au 20 octobre, avec deux journées VIP les 16 et 17 octobre.Grand Palais.