Estefania Hardcastle, dans Los Dias Afuera
Née dans un quartier huppé de Buenos Aires, la jeune Estefania Hardcastle est confrontée très tôt à la rue et à ses dangers. Devant accompagner sa mère chez les alcooliques anonymes, elle s’évade en fréquentant des groupes de jeunes hommes. Le vol à 14 ans, puis la drogue, la prison à 15 ans. Prise au piège de ce cercle infernal, elle passe autant de temps en prison que dehors. Un texto va changer sa vie. « Je venais d’être libéré encore une fois quand on m’a proposé de participer à un projet entre documentaire et fiction. J’ai eu un rendez-vous par zoom avec Lola Arias. Le courant est passé.L’aventure de Los Dias Afuera a commencé. » La trentenaire y voit une échappatoire. De l’Amérique du Sud à l’Europe, où il a été présenté notamment au Festival d’Avignon, Los Dias Afuera a su trouver son public. « C’est assez vertigineux, cette vie. Je sais que c’est une parenthèse enchantée. À chaque fois que je reviens en Argentine, je me dis que j’ai beaucoup de chance. Je ne sais pas de quoi sera fait demain, mais j’aimerais poursuivre dans ce milieu. Pas forcément en tant que comédienne, même si cela me plait d’être sur scène, mais pourquoi pas à la technique ou la prod. Tout me passionne. »
Los Dias Afuera de Lola Arias. TNS, Strasbourg, du 3 au 7 février, au Théâtre National Wallonie Bruxelles, du 12 au 15 février, à la Comédie de Genève / Festival Antigel, du 27 février au 01 mars, au TnBA, CDN de Bordeaux, duu 19 au 21 mars, au CDN Orléans, du 26 au 27 mars.
Zoé Adjani dans Les Caprices de Marianne
Dotée d’un patronyme et d’un visage qui ne sont pas sans rappeler sa célèbre tante, Zoé Adjani est une artiste pleine de fougue et de répondant. Révélée en 2015 à 15 ans, dans Cerise, long-métrage de Jérôme Enrico, la jeune comédienne, qui a grandi dans le sud, est une autodidacte. « L’école, ce n’est pas pour moi. J’ai besoin de vivre les choses, de les ressentir. »Fille d’un photographe et d’une directrice de production, Zoé ne cherche pas les projecteurs à tout prix et avance pas à pas. La comédienne fait ses premiers pas sur les planches dans Les Caprices de Marianne, mis en scène par Philippe Calvario. « La rencontre s’est faite dans un café. L’envie a été immédiate. Dès les premières répétitions à la table, j’ai aimé ce travail commun de recherche pour esquisser les traits des personnages. » Loin de l’agaçante et vertueuse pimbêche qu’est Marianne, elle dessine une jeune femme résolument moderne prête à tous les sacrifices pour enfin être libre. Lumineuse, elle se révèle pleine d’énergie, de fièvre et d’intensité.
Les Caprice de Marianne d’Alfred de Musset. Mise en scène de Philippe Calvario. au Théâtre des Gémeaux parisiens, jusqu’au 30 mars.
Samuel Gallet, auteur du Pays innocent
Samuel Gallet fait ses premiers pas sur les planches en tant que comédien. Mais très vite, il se lasse. Ce qu’il aime par-dessus tout c’est raconter des histoires, créer des univers et inventer des mondes. En 20O7, il publie aux Éditions Espaces 34, son premier texte dramatique, « Encore un jour sans ». Lauréat de la villa Médicis en 2014, il fonde sa compagnie Le collectif Eskandar en 2015. « Il y a eu comme un déclic, l’envie de donner corps à des récits, de les mettre en scène et de les faire porter par des comédiens et des comédiennes. Ce qui m’intéresse tout particulièrement c’est de faire écho au monde dans lequel on vit qui a vu toutes les utopies sociales de la fin du XIXe et du début de XXe siècle se fracasser contre un mur pour ne laisser finalement place qu’à des dystopies. » Après sa trilogie sur la ville imaginaire d’Eskandar, présentée dans le OFF d’Avignon, l’auteur et metteur en scène signe une fable écologique, Le Pays innocent, qui sera présentée en février au TGP à Saint-Denis. S’inspirant de deux faits concomitants qui n’ont néanmoins aucun lien, une jeune femme désespérée qui jette son enfant d’un immeuble et la découverte d’un nouveau trou noir, il esquisse l’histoire d’un petit garçon en quête d’un Eden sans violence ni dévastation.
Le Pays innocent de Samuel Gallet, au TGP- CDN de Saint-Denis, du 6 au 14 février
Illustration : Estefania Hardcastle, dans Los Dias Afuera – Photo : Eugenia Kais