Entre Jean-Benoît Puech et Benjamin Jordane, c’est une longue affaire. Une aventure littéraire passionnante et ludique. Chercheur et romancier français, ledit Benjamin Jordane est apparu sous la plume de Jean-Benoît Puech dès La bibliothèque d’un amateur paru en 1979 dans la collection « Le Chemin » de Georges Lambrichs et n’a ensuite cessé de revenir au gré de ses publications. On recommandera notamment de se procurer Jordane et son temps 1947-1994, le catalogue de l’exposition de la bibliothèque de l’université de Bourgogne disponible chez P.O.L. Le Dernier des Jordane revient cette fois sur la rencontre des deux hommes. A la fin des années 1960, ils fréquentaient l’un et l’autre la clinique de La Houssaye, sise dans un château au bord de la Loire. Jordane se révélant d’emblée un excellent camarade. Jeune lettré, il s’amusait déjà alors à rédiger des comptes-rendus de lecture sur des livres imaginaires. Tout en confiant au narrateur rêver d’avoir un jour écrit un texte tel que Le coup de grâce de Marguerite Yourcenar. On se laissera ici bercé par l’éloge du charme automnale d’une certaine province française, incarné par les villes d’Orléans et d’Etampes. Tout comme on goûtera le rappel du pouvoir salvateur de la littérature. Telle que Jean-Benoît Puech la conçoit et la pratique avec une belle constance qui mérite d’être saluée.
Jean-Benoît Puech, Le Dernier des Jordane, P.O.L, 169 pages, 20 euros.