La musique comme source d’inspiration ou matière à détourner réunit  23 artistes exposés à la galerie Vallois.

Il y a tout d’abord ces œuvres incontournables : le dessin de Jean-Michel Basquiat de sa chambre au Château Marmont avec Madonna, un grand miroir de Douglas Gordon qui invite à côtoyer le King et une peinture nostalgique de Pierre Seinturier qui transporte en Californie. Il y a des œuvres moins convaincantes parce que trop littérales dont le collage de Jeff Miles, par ailleurs excellent musicien techno à qui on doit de très bons cinémix. Ou ces larmes peintes sur des bandes magnétiques par Gregor Hildebrandt pour figurer l’excellente Weeping Song de Nick Cave. Cette incitation à la synesthésie permet de se rappeler, et fredonner, la chanson du dandy Australien. En revanche lorsque Christian Marclay fond des CD pour recouvrir une roue de charrette, son appropriation rend la fonction des deux objets caduques tout en les emmenant ailleurs. Ou lorsque Julien Berthier transforme un potelet en guitare à une corde qu’il nomme avec humour Black Metal, il rappelle les Diddley Bow, ces instruments fait maison qui inspirèrent les joueurs de blues. Et montre ainsi la force de la créativité. L’exposition présente aussi trois pièces de Reeve Schumacher, artiste américain installé à Arles. Collectionneur de vinyles, il s’empare de la galette qu’il grave pour produire ses Sonics Braille tandis qu’il découpe les pochettes pour agrandir l’image à outrance. Tel un gymnaste qu’il était, il répète ses gestes méthodiques inlassablement jusqu’à épuisement, en quête de perfection. Artiste à suivre.

Musicology, Galerie Vallois, jusqu’au 1er mars, www.galerie-vallois.com

Photo : Reeve Schumacher, Sonic Braille : Spiral Jetty Disc #1, 2022, disque vinyle préparé, platine et bloc de pierre. Photographe : Lionel Roux.