C’est au Mouffetard que l’on peut voir un Vilain Petit Canard renaître par la grâce de la danse, des marionnettes et de la langue des signes. Un spectacle pour les jeunes et les moins jeunes.
Si les contes recèlent les histoires éternelles des hommes, Le Vilain Petit canard de Hans Christian Andersen s’avère sans doute le plus viscéral : un jeune canard, parce qu’il est noir, est rejeté, même par sa mère. Il apprendra, au fil d’une quête initiatique, que cette différence est sa force, et qu’elle forge son identité. Grande question d’aujourd’hui, la quête d’origines et d’une communauté est ici posée dans la plus grande simplicité. Partant de cette ligne claire, la compagnie Graine de Vie compose un spectacle délicat et inspiré, empruntant autant à la danse, qu’à la langue des signes, pour réinventer le conte. Mélangeant vidéo, marionnettes, scènes chorégraphiques et moments en langue des signes, La Langue des cygnes se veut un rêve aux confins du monde des malentendants, et du nôtre. On admire ainsi le travail qu’ont accompli la metteure en scène et manipulatrice de marionnettes Laurie Cannac, l’actrice qui joue en langue des signes Karine Feuillebois et le danseur Andy Scott Ngoua pour unifier leurs arts, ici moyens d’expression au sens le plus évident du terme, afin de nous raconter l’histoire de cet enfant qui ne découvre qu’à la fin du spectacle la nature de son destin.
La Langue des cygnes, Cie Graine de vie, au Mouffetard, Centre national de la marionnette, jusqu’au 22 mars.