Omar Youssef Souleimane signe un récit très fort, Etre français, où il nous enchante par son histoire personnelle, et nous inquiète fortement sur un monde musulman qui lui apparaît hostile à l’Occident et antisémite.
Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle dans ce livre. Commençons par la bonne. Omar Youssef Souleimane vient de Syrie. Il a échappé aux services de renseignement syrien. Miraculeusement mais aussi à la force du poignet. On ne dénonce pas impunément le régime de Bachar el- Assad. La mort est au bout de la route. Et cette route l’a mené à Paris, où il vit aujourd’hui en paix. Mieux : en français, puisqu’il a obtenu la nationalité française. Peut-être le plus beau jour de sa vie. Le récit qu’il nous livre est l’histoire de cet enthousiasme considérable : devenir français. Nous autre, Français nés sur le territoire, sommes peu ou prou blasés ; lui, Omar, exulte. Nous rappelle à la beauté, à la démocratie, à la liberté inouïe qui sont le sel de notre pays. Lire un livre tel que le sien redonne de l’entrain, fait pousser des ailes. On l’en remercie, usés que nous sommes.
La mauvaise nouvelle, dont il nous parle ici en détail, c’est l’Islam. L’islamisme. Les Musulmans. On peut, selon sa sensibilité, son histoire, son idéologie, ses convictions politiques, selon sa capacité à absorber la violence, adhérer à ce qu’il dit ou ne pas y adhérer. Ce qui en revanche n’est pas envisageable à moins d’une cécité (coupable) volontaire, c’est de ne pas vouloir l’entendre. De se boucher les oreilles. Il témoigne de ce qu’il a vu, de ce qu’il a entendu. Et souvent, il entend comme il parle l’arabe, ce que nous ne pouvons comprendre. Mauvaise nouvelle ? Oui. Il suffit de le lire sur la banlieue dans le cadre de ses ateliers d’écriture, auprès de jeunes Français d’origine maghrébine. Il suffit de le lire sur les musulmans au Moyen-Orient, de Doha à Gaza, en passant par Damas. C’est avec effroi que nous recevons son témoignage, ses pensées, son histoire personnelle. Je ne vous en dis pas plus : tout est dans l’entretien qui suit, et encore plus dans son livre.
Rencontre près de la place de la Bastille, en terrasse, dans un balai de camions poubelles, qui ne réussit cependant pas à nous faire taire.
Omar Youssef Souleimane, Être français, Flammarion, 158p., 19 € , plus d’informations
L’article complet est à lire dans le n°173 de Transfuge, disponible en version numérique ou en kiosque.