Sara Ouhaddou
Les créations de Sara Ouhaddou (née en 1986) sont traversées d’une délicate harmonie géométrique qui puise son inspiration dans les motifs de l’alphabet arabe et des savoir-faire des communautés marocaines avec lesquelles elle travaille depuis plusieurs années afin d’interroger le statut de l’objet artisanal et ses mutations dues au contexte de décolonisation. Dans l’espace arlésien de la Fondation Thalie, qui fête cette année ses 10 ans, elle présente des photographies retraçant ces collaborations artistiques au Japon, en Tunisie et au Maroc, en regard d’œuvres sculpturales qui réinterprètent avec sensibilité les imaginaires des savoir-faire. Naissent des œuvres d’une grande force symbolique, à la fois héritières d’une tradition et revendiquant une contemporanéité émancipatrice.
Assieds-toi, prends un verre de thé, jusqu’au 28 septembre à la Fondation Thalie
Mykola Tolmachev
Quelle est cette aisselle que je ne saurais voir ? Ici, délicatement épilée par un adorable chérubin. Quel est ce visage ténébreux de jeune soldat rasé de près, aux yeux de glace ? Les dessins aquarellés de l’Ukrainien Mykola Tolmachev sont impressionnants de dextérité. Ils sont aussi d’une cruelle étrangeté. Inspirés aussi bien des Vénus de la Renaissance que de l’imagerie surréaliste, ils véhiculent avec une tragique poésie le destin du pays de l’artiste, où la jeunesse est sacrifiée. Étudiant aux Beaux-Arts de Paris en 2014 grâce à une bourse, l’artiste de 30 ans est rentré en Ukraine, actuellement coincé sous les bombes. Cette première exposition muséale au sein du musée Maillol de Banyuls – qui fête cette année ses 30 ans – est coordonnée par le jeune conservateur de musée Ulysse Jardat qui établit un parallèle subtil avec les œuvres du maître de la sculpture.
Mykola Tolmachev, le désir du dessin, jusqu’au 17 novembre, Musée Maillol de Banyuls-sur-mer
Lisa Ouakil
Des abstractions aux couleurs si tendres qu’elles procurent une indéfinissable idée d’une caresse picturale, si lumineuses qu’elles se placent entre les papiers découpés de Matisse et les formes oblongues de Viallat. Ces inspirations transpirent à merveille, mais la jeune artiste (née en 1993), diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy et actuellement résidente dans les ateliers de Poush à Aubervilliers, suit ses désirs picturaux. Ils affleurent dans les pigments, parfois granulés, parfois aussi lisses et moirés qu’une peau de pêche. Grands triptyques au ciel bleu campant des paysages ou cadre cloisonnant ce qui ressemble à des gemmes cristallines. Ce premier solo-show en galerie est une admirable bouffée de peinture – et de céramique – édénique.
Champs de lumière, jusqu’au 21 septembre, Galerie ETC