David Lescot présente un nouveau spectacle dédié à la jeunesse, Je suis trop vert. Le metteur en scène n’a pas perdu son écriture tendre et drôle pour raconter les enfants d’aujourd’hui. A découvrir au Théâtre de la Ville.

Les aventures d’un jeune collégien ne connaissent pas de limites. David Lescot en sait quelque-chose, lui qui nous a enchanté ces dernières années par ses pièces jeunesse légères et enjouées, si finement d’époque. Le public l’a découvert il y a près de dix ans, avec J’ai trop peur, puis, fort de son succès, il signait ensuite J’ai trop d’amis, en 2020 qui décrocha un Molière. Nous voici au moment du troisième round, auprès de notre jeune Collégien, toujours en 6ème, pour Je suis trop vert. On connait de David Lescot, notamment à l’opéra, le talent des scénographies simples et complexes à la fois, qui permettent aux acteurs en quelques gestes de changer de registre. Ici, trois actrices suffisent pour faire naître le monde enfantin et profond de Je suis trop vert : Sarah Brannens, Camille Bernon, Lyn Thibault incarnent une floppée de figures enfantines, hautes en couleurs et en caractères.  « Moi », « Basile », « Cameron », « Yoneck », « Marguerite », sont autant d’adolescents et stéréotypes de filles et garçons qui traversent la période difficile, comique et parfois lumineuse de l’entrée dans l’adolescence. Cet âge que David Lescot saisit avec brio dans les paroles, les gestes, la pudeur et les émois de ses personnages. Mais dans ce dernier volet, un nouvel univers s’ouvre au jeune public : la campagne. Alors que « Moi » et ses amis évoluaient jusque-là dans une société urbaine assez commune, voilà qu’ils sont invités à une classe verte qui va les faire pénétrer dans un tout autre monde. Après quelques péripéties, « Moi » et ses amis, dont l’inénarrable Basile, débarquent à la campagne et découvrent le rythme et la manière de vivre des gens de là-bas. Avec tendresse et intelligence, David Lescot fait évoluer son personnage principal vers une compréhension de la vie rurale, et même une certaine fascination pour ses mystères. Ainsi de cette scène frôlant l’onirisme qui voit le jeune garçon danser avec une étrange créature de la nuit bretonne. Mais je ne vous en dirais pas plus, parce que Je suis trop vert vaut aussi pour ses surprises, jusqu’à la fin. Il y a du Sempé dans cette peinture des mœurs adolescentes, une drôlerie et une finesse qui semblent emprunter autant au Petit Nicolas, qu’à une observation amusée des adolescents d’aujourd’hui.

Je suis trop vert, David Lescot, à découvrir au Théâtre de la Ville, jusqu’au 16 novembre. Plus d’infos sur https://www.theatredelaville-paris.com/