Vingt ans après la mort d’Yitzhak Rabin en plein Tel-Aviv, Amos Gitai revient sur le drame pour poser les questions qui dérangent.
Comment le meurtrier a-t-il pu s’approcher si facilement ?
Pourquoi aucun plan d’évacuation n’avait été prévu en cas d’attentat ?
À distance des théories du complot, le film remonte aux racines du mal, alternant brillamment séquences d’archives et reconstitutions cinématographiques en longs plans-séquences.
Alors que la haine monte chez les extrémistes, le Premier ministre et les forces de l’ordre semblent pécher par naïveté, ne pas concevoir la possibilité de la tragédie en marche. Invitant à retrouver la hauteur de vision de son héros défunt sans refaire les erreurs du passé, ce long métrage dense et ambitieux peut ainsi se voir comme un appel vibrant à ignorer la voix du défaitisme, qui murmure que les espoirs de paix ont péri avec Rabin ce 4 novembre 1995.