En 1971 Jean Patrick Manchette écrivait son premier roman. Formé par l’Internationale situationniste, il décrivait la chute des illusions de l’après 68. Dans un village désert de la Méditerranée se jouait un petit théâtre de la cruauté propre à distraire Luce, une peintre anarchiste. Le film de Cattet et Forzani retranscrit parfaitement l ‘atmosphère hal lucinée imprégnée des folies orgiaques qui baignèrent jadis l’endroit. Des personnages en quête de sens remarquablement incarnés par un excellent casting. Mention spéciale à Elina Löwensohn dans le rôle de la sociopathe maîtresse des lieux. Sans sombrer dans le moralisme, le spectateur sera en droit de s’interroger sur les motivations du duo de réalisateurs. S’agit il là d’une apologie sadienne sous forme d’un exercice de style psychédélique esthétisant ou d’un regard critique sur une époque qui n’en fini pas d’influencer les choix éthiques de la nôtre ? La question est posée.
Laissez bronzer les cadavres
Hélène Cattet et Bruno Forzani, avec Elina Löwensohn, Stéphane Ferrara, Bernie Bonvoisin... Shella