« Moi j’aime tous ceux qui font du cinéma. » Ni ingénuité, ni sent imental isme dans cette déclaration d’amour de Jean Charles Tacchella, un des doyens du cinéma français, né en 1925. Ses Mémoires sont un salutaire antidote aux relents de soufre cyniques qui entoureraient le cinéma. Car Tacchella a aimé. Les monstres sacrés : lui, le tout jeune journaliste pour L’Ecran français, devient le confident du grand Stroheim. Les films : création, aux côtés de Bazin et d’Astruc d’Objectif 49, sous les auspices de Cocteau, afin de montrer films rares ou inédits. Les réalisateurs : Yves Ciampi, dont il est le scénariste mû par une éthique du dévouement – « avant tout seconder celui pour lequel (on) écrit ». Les amis, dont Nino Frank et surtout Maurice Ronet, à qui il consacre un touchant portrait. Et puis, surtout, tourner. Il réalise entre autres Cousin cousine (1975) et Escalier C (1985). Lesquels jouiront, et jouissent toujours, d’une grande cote d’amour de la part du public. C’était bien le moins, pour cet homme de coeur. Damien Aubel
Mémoires
Jean Charles Tacchella