Pour son troisième long métrage, après Un jeune poète et Le Parc, Damien Manivel tourne au Japon, en collaboration avec Kohei Igarashi, un film simple et subtil à la fois. C’est le récit d’une journée. On suit le petit Takara qui, passe la nuit à dessiner, et au matin rebrousse chemin devant son école pour gagner la halle aux poissons où travaille son père. Muet, le film donne toute son importance aux lieux de la province d’Aomori, filmés magnifiquement, et aux gestes du garçon, proches d’un comique clownesque et de mime. L’enfant déambule ainsi dans toute la périphérie de la ville, se frayant un chemin dans la neige aussi haute que lui, pour parfois s’y endormir brusquement, comme dans le train ou dans la voiture de l’inconnu qui le ramène chez lui À nouveau c’est la nuit et le départ du père, le quotidien reprend, mais la légèreté et l’humour du début n’existent plus et dans le silence, c’est désormais le chagrin de l’enfant qui est palpable.
TAKARA, la nuit où j’ai nagé
De Damien Manivel et Kohei Igarashi, avec Takara Kogawa, Keiki Kogawa,Takashi Kogawa,